Billeterie pour ce concert
14
mars
Nochka pop

Le monde est bien trop immense et vertigineux pour Nolwenn. À 22 ans, ses maux sont ceux de toute une génération : celle qui a grandi dans une planète en voie d’extinction, où l’on ne s’écoute plus penser ni vivre. Une génération qui voit les bombes sur Twitter comme dans les métros. Celle, aussi, que l’on condamne d’être déprimée.

Sauf que Nolwenn, c’est aussi Nochka : une artiste de 22 ans née à Lyon - oui -, mais qui apprivoise son pessimisme pour en faire de la beauté. La planète qui s’étiole lui donne d’autant plus envie d’avancer, ses maux - et ceux des autres -, elle ne cherche qu’à en parler et les réseaux sociaux, elle les a domptés. Munie de son logiciel de musique et sa voix cristalline comme seules armes, Nochka fait tout, toute seule - génération déprimée et dépassée, mais génération débrouillarde. Comment faire, sinon comme ça ?

« Seule et le coeur gris »

Nochka a grandi dans une famille musicale, d’une mère enseignante, chanteuse et directrice d’orchestre par passion, d’un père directeur d’ensemble scolaire, amoureux de chansons francophones et africaines. Comme si c’était écrit depuis sa naissance, à 8 ou 9 ans, son oreille se pose sur celle d’un hautbois- qu’elle a fini par rejeter, quelques années plus tard. Parce que Nochka, la dégourdie et astucieuse, a toujours eu peine à agir quand on lui impose. Ce qu’elle veut, elle, c’est plutôt écrire des textes dans des carnets et espérer se libérer ainsi de pensées moins nauséabondes et monotones. Et ça, sans qu’on le lui intime de le faire. C’est en réalité Baudelaire qui l’a sauvé, « il était mélancolique, je me suis reconnue en lui », admet-elle. Lui a accouché de sa douleur, comme elle se sent « seule et le cœur gris ».

Nochka écrit d’abord des vies qu’elle invente avant d’étouffer et d’avoir plutôt besoin de se libérer de ses poids, devenus trop lourds notamment après une phobie scolaire au lycée. Puis, comme s’il lui avait fallu du temps avant d’assumer son brouillard interne, chante d’abord les désolations musicales des autres. « Ceux qui rêvent » de Pomme, « L’Enfer » de Stromae... Nochka les redessine avec pour seul instrument ses harmonies. Elle prend aussi dans ses chansons de ses deux idoles : les ténèbres et les tourments de Billie Eilish mélangé à l’énergie de Rilès.

Paris, capitale de la solitude

Paris, capitale de la solitude, est un passage de ma vie. Ce projet, c’est une histoire, celle de la jeune femme que Nochka est devenue, une fois arrivée dans la capitale. La peur du vide, de l’abandon, celle de grandir, et d’évoluer. Grâce à ces chansons, elle se sent elle-même et arrive à s’accepter.

Une atmosphère qui se dessine peu à peu, des essais pop et poétiques, sont arrivées les basses sombres, et les mots crus. Nochka, c’est la sincérité, l’envie de dire sans tabou les émotions, en vous embarquer dans la capitale, celle de l’amour, mais aussi celle de la solitude, où l’on est confronté à soi-même.